À vos marques, oignons, prêts, partez !

 Voilà !

Nous sommes déjà rendus au temps des premiers semis. Et ce sont les oignons que je pars en premier. Cette année ce sera le mercredi 28 février que je sèmerai à la volée 10 caissettes non compartimentées d’oignon Rouge de Saint-Didace, un oignon que j’ai développé et dont je tente de produire des semences avec des résultats mitigés ces dernières années. J’y reviendrai plus loin dans le texte.

Donc le mercredi 28 février, je disperserai une centaine de semences à la surface d’un terreau contenant 4 parties de compost végétal, 3 parties de perlite et 3 parties de fibre de coco (j’y reviendrai également), puis je recouvrirai les semences d’un cm du même terreau, je plomberai puis, j’arroserai à l’aide d’un arrosoir à bec inversé. Je placerai ensuite les caissettes sur ma table à semis, sans éclairage d’appoint pour le moment puisque, pour la germination, la plupart des végétaux n’ont pas besoin de lumière. Si l’espèce était tropicale, je les ferais germer au chaud dans la salle de bain où je monte la température à 28 °C. Je dispose alors les caissettes sur des planches enlignées dans le sens de la longueur sur ma baignoire (pratique pour le drainage et je peux me laver quand même dans la douche à côté) et je les y laisse germer avant de les transférer au moment de la levée sur la table à semis montée près de mes fenêtres, à l’est, sur une table recouverte d’une nappe de plastique. C’est là que je poserai sur des blocs de bois mes fixtures de néons ainsi que mes luminaires Del, tous de 4 pieds de longueur. J’ai commencé à remplacer mes fixtures de fluorescents par des luminaires Del, plus coûteux, mais combien performants.

Alors pourquoi le 28 février. Et bien parce que c’est une journée racine au calendrier biodynamique. J’aurais préféré les semer une journée feuille (l’oignon est un bulbe, donc physiologiquement, un renflement de la tige: il est ainsi catégorisé comme un légume feuille), mais comme je serai à la Fête des semences de Québec les 2 et 3 mars, deux journées feuilles, j’ai décidé de les semer en période racine, ce qui est profitable pour toutes les espèces.

Comme on ne repique pas les oignons, on doit les conserver dans la même caissette jusqu’à la transplantation. Une fertilisation d’appoint pourrait donc être nécessaire en avril. On emploie alors 10 ml d’hydrolysat de poisson et 10 ml d’algues liquides par litre d’eau d’arrosage. On fertigue avec cette solution une fois par semaine. Une fois les tiges rendues à 18 cm, on les rabat à l’aide de ciseaux à 14 cm. Enfin, la lumière est fondamentale pour la réussite des plants d’oignon, donc optimalement on leur offre 16 heures de lumière de qualité par jour.

 Question de génétique

 À cause d’un climat trop pluvieux et trop humide ces deux dernières saisons, je n’ai pas réussi ma production de semences d’oignon Rouge de Saint-Didace, un cultivar que j’ai développé sur une période de près de 40 années. À défaut de vous offrir des semences de ce cultivar, Semences du Portage vous propose le cultivar New York Early qui donne un oignon jaune parfait pour la cuisson ainsi que le cultivar Rossa di Milano qui développe un oignon rouge de très belle venue qui, quoique propice pour la cuisson, se consomme très bien cru, taillé en rondelles, dans un sandwichs ou une salade.

 Dans la prochaine livraison de cette infolettre, je vous parlerai de deux terreaux très performants pour vos semis : un terreau de germination et un terreau de croissance. Ces substrats ne contiennent pas de mousse de tourbe. Semences du Portage vous proposera à partir de la semaine prochaine tous les ingrédients nécessaires pour les préparer vous-même ou encore, ces terreaux déjà mélangés et prêts à utiliser, en petits formats.

Pour parfaire vos connaissances sur l’oignon, vous pouvez lire L’oignon... Un bulbe vénérable. Et pour en connaître davantage sur les semis intérieurs, vous pouvez consulter l'article Les semis intérieurs.

 Je vous souhaite de magnifiques semis et à bientôt !

 Yves Gagnon